La
section Chinenses
(sous-genre Eurosa)
Exemples: R.
chinensis var. spontanea, R.
chinensis,
R. gigantea
Morphologie
 
- Plantes
grimpantes (jusqu'à plus de 15 m parfois).
- aiguillons
forts, crochus ou droits, applatis longitudinalement, dispersés;
- feuilles
glabres (comme le plus souvent toutes les parties de la plante)
grandes, aux folioles peu nombreuses (3-5(-7));
- fleurs
grandes (jusqu'à 12-15 cm), blanches, jaunes ou roses ou
de teintes intermédiaires;
- styles
très saillants au milieu de la fleur bien que moins longuement
que chez les Synstylae, non réunis en colonne et même
plutôt étalés, bien séparés
les uns des autres;
- sépales
réfléchis dès le début de la floraison;
- fruits
sphériques ou souvent en forme de poire, assez gros (parfois
de la taille d'une petite pomme à cidre chez certains
individus de R. gigantea).
Habitat
Lisière
des forêts et fourrés de moyenne montagne, souvent
près des rivières pour la "rose géante"
(R. gigantea Collett ex Crépin), plus au sec
et
à découvert pour la "rose de Chine" sauvage.
Géographie
Section répandue
principalement dans le centre et le sud-ouest de la Chine, en Birmanie
et à l'extrême est de l'Inde.
Commentaires
L'aspect spectaculaire
de ses espèces et le fait qu'elles se soient situées
sur le passage d'anciennes civilisations dans des régions
cultivées depuis des millénaires explique leur
abondante descendance parmi les roses cultivées dans tout
l'extrême orient.
Exemples
et llustrations
La "rose de Chine" sauvage
(R. chinensis Jacq. f.
spontanea Rehd. & E. H. Wils.)
Voir aussi la page "La
rose de Chine sauvage, un jeu de cache-cache botanique".
Augustine
Henry (1857-1930)
découvrit dans la nature en 1884
ce qu'on considéra d'emblée comme un ancêtre
de la "rose
de Chine" cultivée. À cette époque,
cette dernière était devenue depuis longtemps prépondérante
dans la parenté des roses créées en Europe
où elle avait supplanté R. gallica. Au
cours des dernières décennies, différentes formes
sauvages proches ont été rencontrées à nouveau,
photographiées et filmées
entre autres par Roger Phillips et Martyn Rix (pour leur série
télévisée "The
Quest of the Rose"), et introduites en culture en Europe
et aux U.S.A.
En 1884,
ramène des gorges d'Ichang les herbiers
qu'il numérote 1151
Herbier:
collecté par Augustine
Henry,
1884, Gorges d'Ichang, sud-ouest de la Chine; herbier du Muséum
d'histoire naturelle de Paris.

Herbier:
collecté par J. F. Rock, Arnold Arboretum expedition to
N.-W. China & N.-E. Tibet, 1924-27, Southern Kansu; herbier
du Muséum d'histoire naturelle de Paris.



La "rose de Chine" cultivée
(Rosa chinensis Jacq.)
Illustration:
N. von Jacquin, Observationes Botanicarum (1768), pl. 55;
bibliothèque et avec l'autorisation du Jardin botanique national
de Belgique.
Cette gravure
de Jacquin préfigure l'image moderne de la rose en occident;
c'est l'image élégante (bien qu'un peu raide, et
contrastant par cela avec son image chinoise) d'une fleur unique
relativement petite et en bouton à l'extrémité d'une
longue tige munie seulement d'une ou deux feuilles. La 'Baccara',
type même de la rose coupée au XXe siècle
illustre parfaitement ce concept.
Nicolaus Joseph von Jacquin, médecin et botaniste hollandais a publié cette
image l'année même où il allait devenir directeur des jardins
de l'Université de Vienne, à Shönbrunn.
Le dessin a été réalisé d'après un spécimen
de l'herbier de Gronovius, de Leyde actuellement conservé au Natural History
Museum de Londres. Il s'agit probablement d'une forme à fleurs rouge foncé de
la rose de chine cultivée, identique à celle de l'herbier de Commerson.
Ces roses n'étaient pas encore cultivées en Europe à cette époque
(du moins officiellement), alors que des formes à fleurs roses sans doute
proches du cultivar 'Old Blush' y avaient déjà fait leur apparition
dans quelques jardins privilégiés.

Herbier:
collecté par P. Commerson, Île de France (aujourd'hui
Île Maurice); herbier du Muséum d'histoire naturelle
de Paris.
L'herbier du
naturaliste français Philibert Commerson (1727-1773) présenté ici
est l'un des trésors du Muséum de Paris; il fut
probablement récolté au cours du voyage autour
du monde de Bougainville sur le vaisseau la Boudeuse entre 1766
et 1769. L'introduction de rosiers de ce type dans l'archipel
que nous nommons actuellement les Mascareignes est due soit à Pierre
Poivre, qui introduisit la culture des épices dans ces îles,
soit à la main d'oeuvre entre autres d'origine indienne
qui y fut importée bien souvent avec ses traditions.
Ces rameaux ont été récoltés sur une plante buissonnante
vraisemblablement à floraison remontante et proche du cultivar 'Slater's
Crimson China'. Ils se distinguent également du spécimen de la
rose
de Chine sauvage par leurs tiges florales nettement plus allongées.



La "rose de Roulet" (R. rouletii Correvon
; appellation non conservée, actuellement on utilise
le nom de de cultivar 'Rouletii')
Illustration: Henri Correvon, Floraire, 1922; bibliothèque
et avec l'autorisation du Jardin botanique national de Belgique.
Le genevois
Correvon, auteur des premiers livres approfondis sur la culture
des plantes alpines, décrit et publie ici la photo d'une
rose naine cultivée traditionnellement en pots sur les
fenêtres en Suisse. Il la nomme Rosa rouletii en l'honneur
de son ami le Dr. Roulet qui la lui a fait découvrir.
Les premiers
rosiers chinois nains sont arrivés en Europe via l'Île
Maurice au tout début du XIXe siècle. Il se peut
qu'ils aient joué un rôle dans l'apparition des
premiers Polyanthas en se croisant avec le rosier multiflore
(Rosa multiflora Thunb.), appartenant lui à la section
des Synstylae. Mais un de leurs plus importants apports est la
grande vogue des rosiers nains vendus en pots chez les fleuristes.

Herbier:
N. C. Seringe, herbier Crépin.
Ce spécimen
provient des "Décades de roses desséchées", distribuées par Nicolas
Charles Seringe, instituteur et professeur de botanique bernois.
Il a
probablement été récolté en Suisse dans les années 1810, ce qui
fait remonter la tradition évoquée ci-dessus plus d'un siècle
en arrière.


La "rose
géante" (R. gigantea Collett ex Crép.)
L'espèce,
ancêtre des roses thé fut découverte en 1882 dans l'état de Manipur,
au nord-est de l'Indepar Sir George Watt et décrite en 1888 par
Crépin d'après le matériel en partie illustré ci-dessous. R.
gigantea se rencontre donc dans l'est de l'Inde, la province
chinoise de Yunnan et le nord de la péninsule indochinoise. C'est
une espèce grimpante qui peut atteindre des proportions parmi
les plus imposantes de tout le genre Rosa puisqu'elle peut atteindre
30 m de haut en grimpant dans les arbres en lisière de
forêt. Ses fleurs peuvent atteindre 15 cm de diamètre et
ses fruits peuvent être aussi gros que des pommes ou poires
à cidre, mais leur taille peut aussi être variable au sein d'une
même population. R. gigantea peut avoir des pétales blancs, rosés
ou jaunes, cette dernière couleur étant fréquente chez les roses
thé dans diverses teintes d'abricot ou de chamois. Ses fleurs
ont un parfum prononcé.
Herbier:
spécimens TYPES; collectés par Sir Henry Collett; Shan Hills,
Haute Birmanie; herbier Crépin, Jardin
botanique national de Belgique (BR).

Herbier:
spécimens
TYPES; collectés
par Sir Henry Collett; Shan Hills, Haute Birmanie; herbier
Crépin, Jardin
botanique national de Belgique (BR).

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